mardi 12 juin 2018

Regarde bien, Petit.....regarde bien


By Joop van Bilsen, Nationaal Archief, Den Haag, Rijksfotoarchief: Fotocollectie Algemeen Nederlands Fotopersbureau (ANEFO), 1945-1989 - negatiefstroken zwart/wit, nummer toegang 2.24.01.05, bestanddeelnummer 914-8398 - File:Domino - Jacques Brel 4.jpg original at http://proxy.handle.net/10648/aa2a6702-d0b4-102d-bcf8-003048976d84, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20490798



La chanson de Jacques BREL "Regarde bien Petit" symbolise à mes yeux de petit prince une tendance humaine très pénalisante pour tisser des relations harmonieuses.
De quoi s'agit-il ? Et de qui s'agit-il ?
D'un père et son fils qui scrutent l'horizon en essayant de deviner quel est ce cavalier mystérieux dont les déplacements sont juste visibles.
Alors le père envisage diverses hypothèses : un voisin, un guerrier, un colporteur, un ecclésiastique,  son frère peut être ? Quand il les a toutes examinées et rejetées le cavalier s'est déjà éloigné .....Alors il " faut sécher les larmes ..... un homme que nous ne saurons pas . On peut ranger les armes"

Ce qui me touche et m'interpelle dans ce texte c'est ce constat d'un à priori de peur à l'approche de l'autre, de celui ou celle dont on ne cerne pas précisément les contours, les fonctions , les talents , et surtout les intentions. Le père et le fils étaient armés comme s'ils étaient assiégés ; comme si ce cavalier n'avait qu'une idée en tête, leur faire du mal .....
Dans cette histoire un simple cavalier qui passe , et passe son chemin.
Mais quelle est ma réaction , quelle est ta réaction en semblable situation ? A l'approche d'un inconnu ?

Il semble que la raison même, liée aux instincts primitifs, nous incite à une réaction ambivalente :  face à cette approche l'attrait et la crainte. On retrouve cela dans la racine latine hos qui donne la notion d'hospitalité aussi bien que celle d'hostilité.
L'autre s'approchant  représente à la foi une nouveauté dans mon quotidien, mais aussi un  ennui, une gêne, ou pire une intrusion.
Et pourtant aujourd'hui, au-delà des mers, des océans et des déserts,  les sols habitables se rétrécissent obligeant tant d'êtres à se réfugier où ils peuvent. Ces mouvements de populations ne sont pas prêt de cesser ; et, dans nos pays plus favorisés, nous serons amenés à partager l'espace avec des inconnus.
Aussi me semble-t-il nécessaire d'entamer une réflexion sur notre capacité à voir en eux une chance, un attrait avant de songer en premier réflexe à sortir les armes.

Petrus




2 commentaires:

  1. Fuir ou craindre ce que l'on ne connaît pas, est-ce une tendance humaine ? Ou, au contraire, ne serait-ce point la loi générale de la nature ?
    Le fait même de s'interroger sur ce problème prouve à lui seul que l'homme est capable de raisonner un peu son appréhension. Il n'en reste pas moins que les réflexes archaïques sont de la simple survie. L'étranger fait d'abord peur, parce qu'à une époque, il venait pour envahir, conquérir, piller, violer. Il doit nous rester quelque chose de cette peur ancestrale dans cette hésitation à ouvrir notre coeur sans a priori.
    Ce n'est pas à un petit prince que l'on va apprendre la nécessité de l'apprivoisement...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  2. Bien entendu, seule une demarche patiente d'apprivoisement permet de decouvrir et d'apprecier, chez celle ou celui qui n'est deja plus hors du connu les merveilles de ses talents et qualités .... Et là dessus le Petit Prince ne saurait te contredire Celeste amie.

    Comme tu l'ecris par ailleurs, il est deja bon que sous ma plume l'etre s'interroge sur le caractere apparemment ineluctable du principe de survie qui engendre a la fois crainte et espoir.

    Je suis imparfait et je reconnais à quiconque le droit premier de s'interroger sur mes intentions ; de meme que moi je m'interroge sur les intentions de tout autre au premier instant d'une rencontre.

    Le point de depart de ma reflexion est en fait la pensée d'une difficulté croissante à prendre le temps de l'apprivoisement au regard de l'evolutuon de nos sociétés humaines et de l'espace de vie qui se modifie et tend a se restreindre pour une population croissante.

    Merci pour ta reponse qui maide a pousser plus loin ma reflexion

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