vendredi 27 juillet 2018

"je t'aime" : un message splendide si doux à entendre , si dur à formuler



                                                     (photo Célestine)


                                                         JE T'AIME


Trois petits mots

                           ....Trois petits rien

De moi vers toi


Pourquoi ai je envie de les entendre adressés à ma personne ?
Pourquoi est-ce si dur à prononcer à l'attention d'un autre être ?


Aimer c'est faire exister l'être à qui je dis  JE T'AIME
Qui au monde n'a pas envie de s'entendre dire  JE T'AIME  ???
C'est un besoin existentiel : puisque je suis là, j'ai le droit d'exister...
Cette légitime demande "je désire être aimé" se manifeste dès le berceau ;  l'enfant demande l'attention de ses parents.
Plus l'enfant avance en âge, plus sa demande se concrétise, s'oriente, voire se focalise sur quelque chose de précis.
Mais c'est au fond toujours la même demande : "faites moi exister en me disant  JE T'AIME ".
Toutes les attitudes, tous les actes de nos semblables relèvent au départ de cette demande.

On est jamais si bien servi que par soi-même alors il est naturel de s'adresser des  JE T'AIME et vient le mythe de Narcisse : se regarder dans le miroir de l'eau pour se dire  JE T'AIME .


Pour pouvoir en vérité dire  JE T'AIME  à un autre être que soi, il me semble nécessaire alors, non pas de renoncer à exister, non pas de ne plus se dire  JE T'AIME, mais bien au contraire de s'aimer en qualité et quantité suffisante pour reconnaître à l'autre égal droit à exister et donc à recevoir des  JE T'AIME .

Chacun nourrit au fond de soi la peur de ne plus pouvoir exister.
Cette peur, cette crainte primaire explique à mon sens l'ambivalence de nos sentiments à l'approche de l'inconnu(e).
J'ai envie d'accueillir avec joie l'autre en ce qu'il (elle) peut m'aider à exister, en ce qu'il (elle) peut me dire des  JE T'AIME.
Mais en même temps je réalise que cela implique un partage.
Non pas un partage léonin, où j'aurais la meilleure part ; mais un partage équitable .
Cela veut dire que j'accepte de ne plus être le seul (e) récipiendaire des  JE T'AIME ; en clair, mon espace existentiel est rétréci ; c'est ce qui explique les jalousies et les disputes en même fratrie, comme entre populations ; toute guerre trouve là son origine.

Mes lecteurs auront compris la valeur symbolique du  JE T'AIME dont j'ai fait le thème de ce billet. Ces trois petits mots recouvrent en fait bien plus que les mots d'amour échangés entre deux êtres.
C'est l'essence même du vivre ensemble qui est en cause ; et quand je dis l'essence, je pense également thermodynamique, je parle du carburant indispensable à tout vivre ensemble de deux aux sept milliards de nos semblables (pour ne parler que d'eux)....

Alors je n'ai plus peur de dire JE VOUS AIME
Je ne suis pas un pur esprit et j'ai besoin que l'on me dise par la parole et par les gestes tendres  JE T'AIME
Mais je ne fais plus la confusion entre un sentiment d'amour partagé par le corps et par l'esprit entre deux êtres, et la jouissance individuelle et toute personnelle animée par le seul désir d'exercer un pouvoir sur l'autre, l'autre ainsi dépossédé de sa qualité d'être respectable .


PS : j'ai inséré comme introduction cette image prise par mon amie Céleste en ce qu'elle exprime ce que je veux dire dans un  JE T'AIME :

De quelque façon que  l'on apparaisse au monde, grand ou petit,
beau ou moins beau, à la manière de ces deux arbres dont les branches s'unissent sur l'horizon, nous avons tous besoin de nous adresser des  JE T'AIME

mardi 12 juin 2018

Regarde bien, Petit.....regarde bien


By Joop van Bilsen, Nationaal Archief, Den Haag, Rijksfotoarchief: Fotocollectie Algemeen Nederlands Fotopersbureau (ANEFO), 1945-1989 - negatiefstroken zwart/wit, nummer toegang 2.24.01.05, bestanddeelnummer 914-8398 - File:Domino - Jacques Brel 4.jpg original at http://proxy.handle.net/10648/aa2a6702-d0b4-102d-bcf8-003048976d84, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20490798



La chanson de Jacques BREL "Regarde bien Petit" symbolise à mes yeux de petit prince une tendance humaine très pénalisante pour tisser des relations harmonieuses.
De quoi s'agit-il ? Et de qui s'agit-il ?
D'un père et son fils qui scrutent l'horizon en essayant de deviner quel est ce cavalier mystérieux dont les déplacements sont juste visibles.
Alors le père envisage diverses hypothèses : un voisin, un guerrier, un colporteur, un ecclésiastique,  son frère peut être ? Quand il les a toutes examinées et rejetées le cavalier s'est déjà éloigné .....Alors il " faut sécher les larmes ..... un homme que nous ne saurons pas . On peut ranger les armes"

Ce qui me touche et m'interpelle dans ce texte c'est ce constat d'un à priori de peur à l'approche de l'autre, de celui ou celle dont on ne cerne pas précisément les contours, les fonctions , les talents , et surtout les intentions. Le père et le fils étaient armés comme s'ils étaient assiégés ; comme si ce cavalier n'avait qu'une idée en tête, leur faire du mal .....
Dans cette histoire un simple cavalier qui passe , et passe son chemin.
Mais quelle est ma réaction , quelle est ta réaction en semblable situation ? A l'approche d'un inconnu ?

Il semble que la raison même, liée aux instincts primitifs, nous incite à une réaction ambivalente :  face à cette approche l'attrait et la crainte. On retrouve cela dans la racine latine hos qui donne la notion d'hospitalité aussi bien que celle d'hostilité.
L'autre s'approchant  représente à la foi une nouveauté dans mon quotidien, mais aussi un  ennui, une gêne, ou pire une intrusion.
Et pourtant aujourd'hui, au-delà des mers, des océans et des déserts,  les sols habitables se rétrécissent obligeant tant d'êtres à se réfugier où ils peuvent. Ces mouvements de populations ne sont pas prêt de cesser ; et, dans nos pays plus favorisés, nous serons amenés à partager l'espace avec des inconnus.
Aussi me semble-t-il nécessaire d'entamer une réflexion sur notre capacité à voir en eux une chance, un attrait avant de songer en premier réflexe à sortir les armes.

Petrus




mardi 5 juin 2018

De Babel à Jargonos





By Pieter Brueghel the Elder - Levels adjusted from File:Pieter_Bruegel_the_Elder_-_The_Tower_of_Babel_(Vienna)_-_Google_Art_Project.jpg, originally from Google Art Project., Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22179117


Premier sujet que le petit prince a envie d'aborder pour susciter des réflexions autres que les siennes :
La double facette du langage en ce qu'il divise autant qu'il rassemble.

Dire que tout est langage, même le silence, peut sembler provocateur et pourtant .....
Pourtant tout ce qui nous entoure, plantes et animaux compris, communique avec l'extérieur à l'aide de fréquences.
Chez l'être humain, sujet de ce billet, le langage revêt différentes formes qui évoluent sans cesse suivant les lieux et les époques. La question est de savoir si notre espèce peut espérer développer un langage qui rassemble tous ses membres dans une communication harmonieuse.
Du mythe de Babel à Jargonos en passant par les Plaideurs, nos semblables ont depuis longtemps mis en lumière la difficulté de concevoir un langage fédérateur.
Le mythe de Babel émet l'idée qu'à l'origine n'existait qu'un seul langage et qu'ensuite la diversité des langues a caractérisé la division des peuples.
Il est possible de remarquer que des populations vivant en complète autarcie finissent par développer un langage qui leur est propre et qui les distingue d'autres populations .
L'affirmation de ces particularismes exacerbe alors les rivalités entre populations distinctes . A la suite de conflits la population qui l'emporte impose aux autres son modèle d'organisation et son langage.

Le souhait que je forme est que la sagesse humaine l'emporte sur la bêtise, l'ignorance et l'arrogance du plus puissant . C'était déjà le voeu de Zamenhof en concevant l'espéranto comme une langue issue de toutes les autres. Il lui a été fait reproche d'avoir une conception issue de religion . Il a voulu y répondre en affirmant l'ouverture de ce langage à tous .
Mais la langue de la puissance dominante reste celle qui prétend s'imposer.

Mon désir serait qu'une évolution des mentalités permette une adhésion majoritaire à une langue reconnue pour ses qualités plutôt qu'une pratique contrainte.
Une langue, quelle qu'elle soit est l'illustration et le produit d'une histoire humaine particulière. De ce fait elle évolue dans deux directions. Elle évolue d'abord comme simple outil  de communication ; ensuite, sous l'effet d'inspirations diverses, elle devient un art. Le patrimoine artistique qui en découle rassemble en premier la population qui pratique cette langue de manière usuelle.
Mais tous les humains habitant cette terre ont vocation à s'enrichir mutuellement de leurs différences culturelles par le biais des apprentissages de langues, des échanges linguistiques, des visites et découvertes des patrimoines artistiques.
Dans ce domaine il est utile de pouvoir communiquer à l'aide d'au moins une langue étrangère. Personnellement en 1978, fourvoyé sur une route en construction pour aller visiter un temple grec, je fus bien soulagé de voir soudain surgir de nulle part une australienne d'origine grecque avec qui le dialogue en anglais  me rassura et me permit de rebrousser chemin à temps......
Pour autant est-ce souhaitable que se pérennise le principe de la langue imposée de fait ou de droit par la puissance dominante du moment ? Les civilisations, les empires, les nations dominants prospèrent et s'affaiblissent ou disparaissent, remplacés par d'autres......
Je rêve d'une langue choisie, d'une langue à laquelle les êtres adhéreraient avec joie parce qu'elle les résumerait toutes, qu'elle serait enseignée à tous et dépasserait ainsi le stade de l'outil pratique pour faire partie de l'humain, de ce qui nous rassemble toutes et tous .

Petrus

samedi 2 juin 2018

L'histoire de ce blog


By Nicholas Wang, derivative work by Bhutajata - Lepetitprince.jpg (P1000658), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25853239



Pour commencer , ce blog n'existerait pas sans la persévérance d'une amie  Céleste.
Sans elle , jamais ne me serait venue l'idée de donner forme à un désir; désir de partager des chemins positifs,  désir de tracer avec des êtres de bonne volonté une route pleine d'espoir  en partant du quotidien de chacun .

Pourquoi l'intituler 'les rêveries d'un Petit Prince" ?
Tout simplement parce que, pour moi le Petit Prince est un personnage emblématique : Il représente à la fois l'esprit d'aventure, la curiosité saine de celui qui veut apprendre à connaître et comprendre les êtres qui peuplent le monde qui l'entoure, et l'ami du genre humain . Cela ne l'empêche pas cependant de trouver que les humains sont des êtres très, très bizarres.....

Le Petit Prince est un être complexe, qui oscille entre joie et tristesse, entre confiance et désillusions, mais qui a appris l'essentiel : "On ne voit bien qu'avec le coeur ; l'essentiel est invisible pour les yeux".
Pour lui, seuls comptent les sentiments positifs, ceux qui sortent tout chauds d'un coeur ouvert et aimant.
Sa soif de découverte et sa recherche des sentiments positifs en font un être résolument optimiste.

Voilà en quoi je me sens habité de ce personnage tout droit sorti de l'imagination d'Antoine de Saint Exupéry.
Conscient de la nature imaginaire du Petit Prince, j'ai choisi de lui attribuer mes propres rêveries sous la forme de ce blog à vocation multiple.

Ce blog est d'abord un outil de réflexion personnelle pour l'humain que je suis. A l'instar de Saint Exupéry, je pense que le sentiment personnel d'être pourvu de talents particuliers implique pour moi la nécessité d'agir de manière responsable :
- revisiter de manière critique ce que je pense savoir, et au besoin renforcer mes connaissances de manière à éviter autant que possible les préjugés.
- être présent et actif au sein de la communauté humaine dans les relations de proximité parce que je suis un membre de cette communauté, et que les échanges (je donne, je reçois) sont la base de toute relation qui se veut équilibrée par le respect de chacun.

En ce sens je suis mu ensuite par le désir de susciter des réflexions face à un devenir des espèces vivantes peuplant notre belle planète bleue. Et c'est donc ma deuxième motivation pour achever la création de ce blog.
J'ai envie de partages avec toutes celles et tous ceux qui auraient ce même désir  d'enrichir la réflexion humaine sur notre capacité à vivre ensemble en bonne intelligence ; et pour ce faire, voir comment  développer  les aptitudes de chacun à la sagesse altruiste, la sociabilité positive par le respect de tout autre.
Les défis qui attendent nos sociétés humaines pour les années à venir apparaissent comme jamais dépasser la capacité de réflexion individuelle . Nos récents développements technologiques, caractérisés par  une diversification de taches spécialisées d'un niveau jamais atteint, ont compliqué nos organisations sociales et les ont rendu fragiles.
Je pense donc qu'à la manière d'un colibri tout être partageant ce constat pourrait ici enrichir une réflexion constructive dégagée de toute ambition personnelle.

Voici résumées les orientations de ce blog qui se veut ouvert.


Petrus